De la classe 1910 du recrutement de Saint-Omer, Henri Devos est appelé sous les drapeaux le 10 octobre 1911.
La 2e compagnie en 1911, Henri se trouve sous la croix bleue.
Tulliste à Calais, il est mobilisé le 3 août 1914 en tant que 1ère classe, rejoint le 110e RI à Dunkerque où il est affecté à la 2e compagnie du 1er bataillon commandée parchef de bataillon Dujardin.
Quant à la 2e compagnie, celle-ci est commandée par le capitaine Debaecker.
Le 7 août, Henri est embarqué en direction d’Hirson puis il arrive sur la Meuse pour un 1er engagement vers Dinant puis près de Charleroi à St-Gérard.
Le 29 août, il fait son retour dans l’Aisne et passe devant la ferme de Bertaignemont qui brûle.
Le 1er septembre, il passe à Pontavert pour arriver à Damery le 3.
A Reims le 14, il arrive à Roucy le 16 pour être en ligne à l’est de Pontavert le lendemain.
Le 6 octobre, le journal de marche indique que le 1er bataillon doit occuper le bois de la Mine.
Les pertes sont très nombreuses, Henri en sort indemne.
Le 9 décembre, le 110e est enfin relevé, le 18, il est à Cuperly dans la Marne.
Nous voici en 1915, la 1ère bataille de Champagne est en préparation.
A la mi-février, de nouveaux engagements ont lieu sous un temps glacial aux bois Jumeaux, à Perthes les Hurlus et aux tranchées Blanches, le bombardement y est incessant.
L’avancée du bataillon est de 800m, quant aux pertes…
Le 7 mars, la 2e compagnie est engagée pour attaquer à la baïonnette la côte 196 (butte du Mesnil, actuellement camp militaire de Suippes) sans succès.
Le 13 mars, le régiment est relevé pour un repos bien mérité.
Le 28 mars, il embarque à Fère-Champenoise pour débarquer près de Bar le Duc et être engagé aux Eparges.
La lutte est formidable notamment le 5 mai avec des attaques et contre-attaques incessantes.
Le 10 mai, le régiment est relevé et revient dans l’Aisne dans les secteurs du bois Carré, de la Miette et du Choléra.
Le bois des Buttes totalement détruit.
Il est ensuite déplacé près du fort de Brimont, à Sapigneul où il ne reste qu’un village totalement détruit et Pontavert détruit également.
Sapigneul village détruit.
Le 11 février 1916, le 110e est relevé du bois de Beaumarais pour embarquer en direction de la Meuse.
Le 1er bataillon arrive aux casernes Marceau à Verdun pour monter en ligne le 26 à l’ouest de Fleury.
Le bombardement y est très intense jour et nuit, les allemands bien préparés et organisés attaquent par petits groupes.
Le 28 février en pleine bataille, le commandant Debaecker est blessé.
Douaumont : la 2e compagnie se trouve à gauche.
Henri se met à l’honneur en allant porter secours aux nombreux blessés autour de lui avant d’être lui-même blessé par éclat d’obus à l’aisselle droite à l’ouest de Douaumont, il est d’abord soigné au poste de secours puis dirigé vers St-Dizier mais face à la gravité de sa blessure, il est évacué vers l’hôpital auxiliaire n°101 de Clermont-Ferrand.
Son courage lui vaut d’être cité à l’ordre du régiment le 13 mars ; il revient au front le 18 août 1916 pour prendre part à la bataille de la Somme à Combles, Rancourt et Maurepas.
Le bataillon est commandé par le chef de bataillon Perrot s’illustrant le 15 septembre près de la Maisonnette.
Relevé le 6 octobre, le 110e repart pour la Champagne à Mesnil les Hurlus, le secteur est beaucoup plus calme qu’en février 1915 !
Avril 1917, le 1er bataillon se trouve à Beaurieux pour y effectuer divers travaux.
Le 16 avril, jour de l’offensive de l’Aisne, Henri est en 1ère ligne vers la tranchée de Nemours.
Il neige, le bombardement est si intense, les mitrailleuses si actives, que les hommes recherchent un abri suivant l’historique du régiment.
Une fois encore, Henri s’en tire sans blessure.
Après une période de repos, le 1er bataillon embarque à Provins dans la nuit du 19 au 20 juillet pour Bergues.
Il est en 1ère ligne sur le canal de l’Yser.
Blessé le 9 août 1917 par éclat d’obus à la fesse droite à Bixchoote, il est également gazé et dirigé vers l’hôpital Hermitage au Touquet le 12 août.
Il revient sur le front belge le 18 septembre pour combattre à la ferme de Papegoede.
1918 : le 110e est revenu dans l’Aisne pour effectuer des travaux face à Coucy le Château, Crécy au Mont et Loeuilly avant de se déplacer au sud de Soissons fin mai à Cutry.
Le combat y est formidable.
Le 19 juillet, le 1er bataillon commandé par le chef de bataillon Mirou, attaque vers Neuilly St-Front mais les allemands restent très puissants et stoppent la progression des compagnies.
Il faut défendre les positions durant plusieurs jours ce qui vaut une citation collective au régiment.
Relevé, il part en repos pour attaquer de nouveau vers Crécy au Mont et Pont St-Mard en août.
Le régiment embarque à Pont Ste-Maxence pour l’Alsace où il est en ligne dans le secteur calme de Soppe le Bas le 15 septembre.
Le 26, il part en Lorraine vers Plombières, Mirecourt puis il cantonne près de Vaudemont le 9 novembre pour l’Armistice.
Remis en marche, le 110e est dirigé vers l’Allemagne à Wiesbaden.
Henri est démobilisé le 24 juillet 1919 et fait son retour à Calais dans un état de santé moyen du à l’emphysème pulmonaire qui le gêne journellement.
Croix de guerre avec étoile de bronze, il reçoit la médaille militaire en 1933.
Mes remerciements s’adressent à Edith Andrieux, sa nièce pour le partage de ses documents.